EVENEMENT
Fête du Pongol au temple Siva Soupramanien à Saint-Benoît
Publié le 17 janvier 2019
Mardi dernier, une centaine de fidèles ont célébré la fête du Pongol au temple Siva Soupramanien à Saint-Benoît. Cette fête originaire du Tamil Nadu en Inde du Sud a lieu chaque année à la mi-janvier. Elle célèbre les moissons et rend grâce aux éléments de la nature qui contribuent à la bonne récolte : la terre, le soleil, la lune, la pluie, les arbres et les animaux de labeur. La Fête du Pongol marque également le retour du soleil vers le nord (Outtarâyana) et constitue le premier jour de l'année pour les hindous.
Les festivités du Pongal durent généralement quatre jours. Le premier jour de la fête correspond au Bhogi. Ce jour-là, les gens nettoient et décorent leur maison avec de nouveaux objets. Le deuxième jour, Surya Pongol, est le plus important. Les fidèles vénèrent le dieu-soleil et la terre. Les femmes mettent le Pongal (le manger d'lait) à cuire dans le panaï (marmite) jusqu'à ébullition et débordement. On dit que le lait rend la terre fertile. Les fidèles se rassemblent pour honorer le dieu-soleil représenté par un " Koumbom ", un vase en cuivre orné de divers éléments (fils, feuilles mangues, coco, toile, chignon…) destinés à le personnifier. Lors du troisième jour, Mattu Pongal, on rend hommage aux troupeaux qui aident les éleveurs toute l'année. En guise de remerciement, les fidèles décorent et vénèrent leurs vaches et leurs bœufs. Les cornes, en particulier, sont peintes ou ornées de cloches et de fleurs. Enfin, le dernier jour, c'est Kaanum Pongal : le partage du repas.
À La Réunion, le Pongol était traditionnellement célébré par les engagés indiens à la fin de la campagne sucrière. A Saint-Benoît, l'association Siva Soupramanien, présidée par Marc Cadivel, fête le Pongol depuis maintenant dix ans. Cette année, l'association a choisi de concentrer toutes les festivités sur une seule et unique journée : " Il est difficile de réunir les fidèles 4 jours de suite, la plupart d'entre eux ont une activité professionnelle. C'est pourquoi, pour des questions pratiques, nous avons choisi de tout concentrer le 15 janvier, qui est le jour le plus important du Pongol ", explique le Swami Oulaganaden.
Ainsi, mardi matin, les cérémonies ont débuté au temple par une prière au dieu Surya puis se sont poursuivies avec le Pongal dans la cour. Pendant la cuisson du " manger d'lait ", les femmes ont honoré la vache : " Peu de gens le savent, mais la vache est une divinité pour nous. Son corps est représenté par de multiples divinités hindoues : Mouni, Rishi, Deivadaï (ange) ", continue le Swami. La vache sacrée, Gao Mata (Mère Vache), a été habillée, ornée de fleurs et vénérée. Puis, lorsque le lait s'est mis à déborder du panaï, les fidèles se sont mis à danser en clamant " Pongolo Pongol ". La vache sacrée a ensuite traversé le temple pour partager le Pongal. Les festivités se sont poursuivies par une prière au Surya Koumbom et la bénédiction des outils de travail et des effets scolaires. Un repas partage à base de cannes, fruits, légumes et racines, pour honorer la mémoire des ancêtres, a clôturé cette matinée de célébrations.