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Husso a passé la première moitié de sa vie en région parisienne, elle a pour Paris un attachement de longue date, mais son cœur est en Bourgogne près de Vézelay, « la colline éternelle » si souvent peinte par les artistes, où elle retourne dès qu’elle le peut.
À 27 ans, elle éprouve un vrai coup de foudre pour la Réunion au point de venir s’y installer et d’y vivre depuis de longues années maintenant.
Son inspiration oscille entre tous ces lieux, rêvés ou observés, souvenirs flous ou photographies nettes ; ses racines de chêne, de hêtre, de frêne, s’accordent désormais à de grandes palmes sous le vent, aux couleurs crépon des fleurs de bougainvillier.
Dès son plus jeune âge, elle écume les musées avec son père, lui aussi peintre, et se découvre un goût pour des artistes aussi divers que Nolde, Vallotton, Hopper, Puvis de Chavanne, Modigliani, les Nabis… impossible de tous les citer car elle trouve un intérêt à tous les mouvement, tous les styles. L’illustration aussi, Ivan Bilibine, Yan Nascimbene, et tant d’autres.
Paradoxalement, elle se sent assignée à une manière de faire, sa manière « puzzle » : cercler, délimiter, mettre le fouillis en équation, sans doute pour résister plus ou moins consciemment à une propension au désordre, à l’enchevêtrement des doutes et des questions qui l’agitent.
Pour cette exposition publique à la Médiathèque de Bras-Fusil, elle nous propose une collection bicéphale en parfaite adéquation avec son histoire.
À la manière d’une rétrospective, d’abord, la « Femme des toiles » : elle n’a pas vraiment de visage, elle s’embrume de bleu, rêve son univers, peint ses rêves et souvenirs.
Avec « Ciels et feuillages », ensuite, c’est l’amour de la Réunion qui s’exprime, le vert décliné dans toutes ses tonalités allant de la plus lumineuse à la plus foncée, les teintes changeantes des soleils couchants sur la nature apaisée.
La création finale a un aspect très fini, presque figé même, mais incite rapidement à la contemplation et au rêve.
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