L’Union Des Artistes de La Réunion a voulu commémorer les 200 ans de l’industrie à La Réunion. Cette industrialisation, commencée à partir de 1817, est intimement liée à l’histoire de l’île, à son peuplement et à sa transformation agricole, humaine, économique et sociologique. D’abord grenier des Mascareignes, La Réunion s’est progressivement tournée vers une quasi monoculture de la canne à sucre.
Chaque réunionnais, chaque artiste de l’U.D.A.R. a croisé les charrettes-bœufs ou les cachalots transportant des cannes vers la balance ou la plateforme de l’usine, vu les coupeurs rentrer fourbus des champs à la tombée du jour, senti l’odeur de la mélasse et du rhum, entendu le brouhaha des machines broyant les cannes couvrant les voix des ouvriers s’interpellant depuis les turbines, les cuves bouillantes ou le haut d’un tas de cannes. On entendrait presque les sons du Maloya ou des tambours célébrant la fin de la coupe. Le sucre en sacs de gonis balancés par-dessus l’épaule a laissé la place aux camions qui le transportent en vrac vers des silos pour son emballage et sa commercialisation. Chacun d’entre nous voit encore se dresser dans tous les coins de l’île, des cheminées en pierre de basalte parfois cerclées de métal. Dans les vieilles cours d’usine, des grappins rouillés dépouillés de leurs câbles, quelques bâtiments restaurés parfois montrent ce qu'était ce passé pas si lointain et pourtant déjà oublié.
Les Artistes de l’U.D.A.R. représentent en peintures, en aquarelles et en sculptures une petite part de cette histoire Réunionnaise. Près de 40 œuvres sont dédiées à la culture de la canne à sucre et à l’histoire de La Réunion.