En
savoir +
La philosophie islamique ne cesse d’engendrer jusqu’aujourd’hui une des plus riches métaphysiques qui soient.
Certes, on a pu et l'on pourrait faire valoir que la désignation de philosophie arabe est à entendre simplement d'une philosophie écrite en langue arabe, c'est-à-dire en cet arabe littéral qui, de nos jours encore, est le lien liturgique aussi bien entre les membres non arabes de la Communauté islamique qu'entre les fractions de la nation arabe, particularisée chacune par son arabe dialectal.
Malheureusement, cette définition linguistique est inadéquate et manque son propos.
Si on l'acceptait, on ne saurait plus où classer des penseurs iraniens tels que le philosophe ismaélien Nâsir-e Khosraw ou Afzaloddîn Kâshânî, élève de Nasîroddin Tûsî, dont toutes les œuvres sont intégralement écrites en langue persane, sans parler de tous ceux qui, depuis Avicenne et Sohrawvardî jusqu'à Mîr Dâmâd, Hâdî Sabza- vârî et nos contemporains, ont écrit tantôt en persan, tantôt en arabe littéral.
La langue persane n'a jamais cessé déjouer, elle aussi, son rôle de langue de culture.
Aussi bien, s'il est vrai que certains traités de Descartes, Spinoza, Kant, Hegel, sont écrits en latin, leurs auteurs ne sont pas pour autant des philosophes latins ou romains.
Pour désigner le monde de pensée dont il va être traité dans la conférence, il faut donc une désignation qui soit assez large pour sauvegarder l'œcuménicité spirituelle du concept Islam, et qui, du même coup, maintienne le concept arabe à la hauteur de l'horizon prophétique auquel il fit son apparition dans l'histoire avec la Révélation Coranique.
Sans préjuger des opinions ou de l'orthodoxie mettant en question la qualité musulmane de tel ou tel de nos philosophes, nous parlerons de philosophie islamique (…)
En savoir +
