EDUCATION

Inauguration de l'Ecole André Marimoutou

Publié le 7 décembre 2017

Inauguration de l'Ecole André Marimoutou

Située au croisement de la rue Hubert-Delisle et du chemin Beaulieu (face au gymnase des Marsouins), l’établissement comprend huit classes : trois classes maternelles (au rez-de-chaussée) et cinq classes primaires (à l’étage), des locaux techniques et des espaces communs (les sanitaires, une salle de restauration, une salle informatique, une salle de multi-activités, une bibliothèque…) sur une surface de 1 365m2.

Pour plaire aux enfants, les couleurs ont été choisies avec soin par l’architecte du projet : du fuchsia, du bleu et du orange pour les petits et des tons plus pastel pour les plus grands. Les matériaux (sol, plafond, isolants, menuiseries…) sont de qualité et respectueux de l’environnement.

L’école comprend également des espaces extérieurs et des interfaces aménagés : un hall protégé, un grand préau couvert, une cour de récréation, un parvis, un dépose-minute pour les parents, des places de parkings pour le personnel et pour les visiteurs. Il ne manque plus que les marmailles pour faire vivre le lieu…

Le projet, financé à part égale par la Région et la commune, a un coût total de 3,3 millions d’euro (mobilier compris).

L'occasion de l'inauguration, une plaque biographique a été dévoilée et un Mangoustan a été planté. Cet arbre, André Marimoutou a tenté de faire pousser chez lui pendant des années mais en vain. Les élèves ont également offert un spectacle de chants créoles. 

Extrait de sa biographie : 

André MARIMOUTOU
27/01/1925-11/05/2016

Atrap lo pwin pou kas la pèr
Mon Inde, elle est ici à Saint-Benoît

Ces mots sont à l’image de l’homme libre, du militant culturel et politique qu’était André MARIMOUTOU.

Il est issu d’une famille d’origine malbar profondément ancrée à Saint-Benoît puisque c’est à la Rivière des Roches, sur la propriété de Villeneuve, que naît, en 1860 Carpanin, le fondateur de la lignée sur le sol réunionnais. Celui-ci prend ensuite le prénom de Charles.

Dès 1898, son fils aîné Carpanin dit Apave obtient son certificat d’études primaires et, en 1919, il rachète ce qui devient la propriété familiale, chemin Bras-Canot. Son épouse Louise Pandialé ARMON, originaire de Bras-Panon sait aussi parfaitement lire et écrire.

C’est donc dans les champs de cannes et avec le monde de la plantation que le jeune Charles André Julien forge ses idéaux, auprès de parents pour lesquels l’instruction et l’école de la République sont les moteurs de l’intégration et les clefs de la réussite.

Comme ses neuf frères et sœurs, André fréquente, dès l’âge de 7 ans, l’école communale de Saint-Benoît et obtient à 13 ans son certificat d’études primaires.

Muni de son Brevet Elémentaire en 1942, il entre à l’Ecole Normale à Saint-Denis et en sort  avec le Brevet Supérieur en 1945. En 1948, il obtient son certificat d’aptitude pédagogique et peut enseigner.

Il met ses connaissances au service des jeunes Bénédictins d’abord comme maître de cours complémentaire, puis comme adjoint du directeur à l’Ecole des garçons sis alors en centre-ville. De 1957 à 1960, il exerce comme directeur  de l’Ecole primaire de Sainte-Anne.

Avec son épouse Hortense PANIANDY, également institutrice, il s’installe sur la propriété paternelle et construit une maison baptisée « le Boucan » dans laquelle il élève ses huit enfants, participe à la vie politique et culturelle municipale. C’est là qu’il finit ses jours après une vie  bien remplie.

En effet, après Sainte-Anne, c’est à Bras-Panon qu’il va  enseigner en tant que directeur puis principal de collège à Bras-Panon jusqu’en 1980.  De nombreux collégiens qu’il formait bénévolement pendant les vacances de janvier-février lui doivent d’avoir pu obtenir le fameux Brevet qui leur permettait d’aller au lycée, et de poursuivre leurs études alors que leur condition sociale les orientait plutôt vers les filières professionnelles courtes ou la vie active.

A la retraite, il s’inscrit à l’université pour approfondir ses connaissances en créole et en tamoul. Puis, il fonde en 1983, avec son ami Daniel Honoré, l’Université Populaire destinée à tous ceux qui veulent apprendre  et dont la devise est : « Atrap lo pwin pou kas la per. » Les cours, assurés par des bénévoles, se déroulent dans la petite école de Girofle avec l’appui technique de la mairie de Saint-Benoît.  Ils connaissent un grand succès : cela va des mathématiques, à la couture et au Mah-Jong…

André continue en donnant des cours de tamoul, dans toute la zone nord-est, partout où un petit groupe d’élèves est disponible. Il veille lui-même à parfaire ses connaissances de cette langue à l’université de Mysore et à Pondichéry. Il finit par éditer, sous forme de livrets photocopiés, une méthode d’alphabétisation en tamoul à partir du créole.  Il participe ainsi au renouveau de la langue tamoule à La Réunion.

Sa profonde connaissance de l’histoire de l’île, qu’il a contribué à forger par ses combats politiques et culturels, sa grande culture scientifique et littéraire ont fait de lui le « Vieux Sage » que nombre de personnes venaient consulter sous sa varangue, chemin Bras-Canot.

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