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Patrice Selly présente le bilan du Conseil pour les Droits et Devoirs des Familles

Publié le 15 octobre 2024

Patrice Selly présente le bilan du Conseil pour les Droits et Devoirs des Familles

Patrice Selly présente le bilan du Conseil pour les Droits et Devoirs des Familles : les phénomènes de violence urbaine et de délinquance des mineurs sont des problématiques départementales

Saint-Benoît le mardi 15 octobre 2024 - Le maire de Saint-Benoît a participé, ce mardi, au Conseil départemental de prévention de la délinquance qui s’est tenu à la Préfecture en présence du Préfet de la Réunion, du Président du Conseil départemental et de représentants de la Justice et des forces de l’ordre.
 
Lors de cette séance de travail, plusieurs points ont été abordés, parmi lesquels : la coordination entre les différents acteurs ; le renforcement de la réponse judiciaire et sécuritaire ; la prévention primaire et la mobilisation de la cellule familiale. Sur ce dernier point, le maire Patrice Selly était invité à apporter son témoignage sur le Conseil pour les Droits et Devoirs des Familles (CDDF) mis en place à Saint-Benoît depuis deux ans.
 
Piloté par le maire, ce conseil est composé de plusieurs services de la Ville, de représentants du Conseil départemental, du Rectorat ainsi que de l’État. Il permet d’ouvrir le dialogue avec les familles et contribue à les responsabiliser en leur rappelant leurs obligations liées à leur autorité parentale. « Il ne s’agit pas là d’un tribunal municipal mais d’un outil de prévention qui doit favoriser une prise de conscience de la part des familles. Le but est d’agir le plus tôt possible dans le parcours d’un jeune en difficulté pour faciliter son intégration sociale».
 
« Suite aux différents épisodes de violences urbaines qui ont, encore tout récemment, marqué la ville de Saint-Benoît, la municipalité a activé tous les leviers possibles pour lutter contre ce phénomène. L’installation récente d’une brigade territoriale mobile de la gendarmerie à Bras-Fusil semble contribuer à mieux anticiper les phénomènes de violence et de délinquance. L’installation prochainement d’une antenne de la police municipale et le déploiement de caméras de vidéosurveillance viendront compléter les outils mis en œuvre par la Ville. Je rappelle que la problématique des violences urbaines ne concerne pas uniquement la ville de Saint-Benoît. Il s’agit bien d’un phénomène départemental et pour lequel les différents acteurs ont le devoir de respecter les engagements pris devant les habitants de nos quartiers aussi bien en matière de prévention que de répression. Aujourd’hui, il faut l’admettre le compte n’y est pas. Face à l’insécurité, les maires sont en première ligne mais, seuls, les maires n’arriveront pas à affronter la montée de la violence et de la délinquance des mineurs. Nous avons véritablement besoin de revoir tout notre arsenal juridique. Face à un prétendu laxisme de la justice, nous devons trouver un consensus pour simplifier nos textes législatifs et retrouver du bon sens dans l’application de nos lois et réglements. Je souhaite que soit facilitée par exemple les expulsions des familles responsables de désordre dans nos quartiers et que les sanctions comme la suspension des allocations familiales, comme dernier recours, soient davantage activées. 

Bras-Fusil, comme d’autres quartiers de La Réunion, connaît aussi un phénomène de concentration de la communauté mahoraise et de mineurs livrés à eux-mêmes. Je souhaite que les bailleurs sociaux puissent renforcer le contrôle de l’occupation des logements en lien avec la Caisse d’Allocations Familiales. Nous devons comprendre l’origine de tous ses phénomènes de violence en y apportant des réponses pragmatiques et adaptées à chaque territoire. La gestion de l’insécurité et de la délinquance des mineurs ne relève pas uniquement des maires de La Réunion. Le rétablissement de l’ordre républicain relève avant tout de la compétence de l’Etat.

Le rôle des maires doit quant à lui être renforcé dans la politique de peuplement et d’attribution des logements sociaux et non relever de décisions bureaucratiques. Le droit au logement opposable doit être réformé et mieux tenir compte des particularités de notre territoire.

Enfin, je réitère mon appel au nouveau gouvernement pour que l’Etat s’engage dans un plan d’investissement massif pour que le département de Mayotte puisse rattraper tous ses retards structurels. Il s’agit là d’une question d’égalité entre tous les citoyens français et de dignité pour nos compatriotes mahorais. Je le dis de la manière la plus solennelle et fraternelle, le vivre-ensemble réunionnais serait menacé si une partie de la communauté mahoraise ne respecte pas notre mode de vie et si une partie des réunionnais refuse de voir les Mahorais comme des compatriotes.
 
J’insiste également sur le fait que l’Etat et l’Union européenne doivent impérativement se mobiliser pour que Mayotte surmonte les phénomènes d’immigration illégale et d’explosion de la violence sur ce territoire. L’annonce récente du transfert de 27 détenus de la prison de Majicavo vers les prisons réunionnaises est totalement inacceptable, alors même que nous connaissons un taux de surpopulation carcérale sans précédent à la Réunion et d’un manque d’effectifs de surveillants pénitentiaires ! La Réunion ne peut assumer seule le principe de solidarité nationale. Les difficultés que rencontre Mayotte affecte fortement notre cohésion sociale. »

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